L’ARBRE est le roi du règne végétal, comme la baleine l’est du règne animal.
Il symbolise le caractère cyclique de l’évolution cosmique : les feuillus qui se dépouillent chaque année de leurs feuilles pour les retrouver un peu plus tard évoquent la stabilité à travers l’éternel retour des choses, alors que les conifères représentent la permanence de la vie, toujours verdoyante, à travers et malgré les changements de saison.
Des légendes rapportent que l’arbre planté à la naissance d’un enfant devait être son compagnon durant toute sa vie, avant de devenir, creusé par la hache, son cercueil.
Pourquoi certains sont-ils mal à l’aise parmi les arbres ? Parce qu’ils ont l’impression que quelqu’un les observe ; leur solitude en forêt les oblige à rester face à eux-mêmes, à réfléchir à leur situation de simple être vivant parmi des milliards d’autres ; ils ne sont plus alors qu’un membre quelconque d’une communauté biologique, une poussière cosmogonique alors qu’en tant qu’êtres urbains ils jouissent de l’illusion de leur pouvoir et de leur importance.