A PROPOS

Derrière la Fabrique de copeaux, il a une seule personne, comme beaucoup de petit atelier d’artisan.
« Né dans les copeaux », je suis fils et petit-fils de menuisier. Mon grand-père a installé son premier atelier dans un bâtiment en bois à la fin de la 2ème guerre mondiale et se déplaçait en vélo, avec ses sacoches en cuir toujours remplies d’outils. Ces mêmes outils que j’ai pour certains d'entre eux toujours dans les mains.
Avant l'étape finale de fabrication, je prends plaisir à dessiner le 1er croquis, tester, prototyper, rater, réfléchir (trop parfois), re-tester, scier, raboter, poncer ou encore tester des différentes finitions. J’interviens sur toutes les étapes de conception allant même jusqu’à la photographie et la promotion de mon travail.
Passionné par la photographie, je prends le temps (beaucoup parfois) a tenter de capturer le rendu final sous le meilleur angle. Je veux rester maître de l’image que je donne à mes créations.
Natif de l’Auvergne, j’ai la chance de pouvoir travailler des bois locaux comme le châtaignier, chêne, cerisier, hêtre, noyer… et tout autres essences que je croise depuis que je suis petit dans les forêts qui entourent l’atelier.
Le bois est une matière noble et délicate, je suis attentif à cette matière vivante et conscient que j’utilise des arbres qui ont mis parfois plus de 100 ans pour pousser. C’est une chose à laquelle je pense beaucoup, on doit en quelque sorte l’honorer en lui consacrant du temps à le travailler quand on l’a entre les mains. Je sélectionne chaque planche afin de limiter au maximum le gaspillage et les chutes ; tout cela dans l’unique optique de respecter au mieux cette matière.
Mon grand-père et mon père participaient au processus complet de la fourniture du bois : abattage des arbres, sciage, séchage et bien sur la plantation de nouveaux arbres qui étaient destinés à la génération suivante… Aujourd’hui, avec les grandes enseignes qui nous apportent en libre service ou en livraison 48h tout ce que l’on souhaite, on perd finalement ce rapport à la matière. Je souhaite, à travers mon travail, faire perdurer cette richesse naturelle et que l’on garde toutes et tous à l’esprit que le bois est un matériau rare avec un long parcours de vie avant de pouvoir passer le pallier de notre porte.
Par ailleurs, je passe beaucoup de temps à marcher dans la nature, explorer les sommets des montagnes, des sous-bois sombres, mais toujours pour aller à la rencontre d’endroits sauvages. Pourquoi ? Pour « se perdre » en nature pour ensuite mieux se retrouver soi-même et prendre du recul sur son travail.
Ces moments sont indispensables pour stimuler la créativité. Ils permettent aussi de prendre le temps de « re » vivre au rythme de la nature, d'être en connexion avec les saisons, couper avec le speed et la frénésie d’une société contemporaine, où la vie doit toujours aller plus vite, ou tout est toujours plus connecté, où il faudrait toujours produire plus… La nature est l’opposée : simple, patiente et sereine. Dans une culture qui tend de plus en plus dans une production de masse, d’objets de grande distributions dépersonnalisés, trop lisses, trop homogènes, (et souvent peu durables), je choisis de suivre un chemin un peu différent : rendre hommage à l’artisanat plus traditionnel tout en laissant exprimer ma créativité nourrie par des inspirations modernes, minimalistes, ou de traditions étrangères (Japon, pays scandinaves…).
"Et si la liberté consistait à posséder le temps? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures?Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu. "
Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie
Je réalise à la main des pièces uniques notamment avec le tournage sur bois, ou des petites séries d’objets « identiques ». Dans chaque série, rien n’est parfaitement identique. Il y a les imperfections du bois : des défauts, des nœuds, des imperfections que le temps a laissé. Puis, il y a les imperfections que mes mains peuvent créer, car non ! Je ne suis pas une machine automatisées et les gestes répétés d'un humain peut laisser apparaître des petites imperfections. Avec les pièces artisanales quelles qu'elles soient, on doit prendre conscience de la valeur humaine de l'objet, le savoir-faire et les gestes qui sont derriere. Consommer et acheter local est quelque chose qui me tient à cœur, c’est pourquoi quand une de mes créations est associée à un produit extérieur de l’atelier, j’essaie au maximum de collaborer avec des personnes locales ou du moins sur le territoire français.
« Perdre son temps c’est la plus merveilleuse façon de le gagner «
Bernard Montangero
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